En inscrivant sa fiction dans un centre fermé pour mineurs délinquants, Zeno Graton filme le caractère incandescent d’une histoire d’amour entre deux garçons, avec beaucoup de sensibilité et d’audace poétique
Joe, 17 ans, est sur le point de sortir d’un centre fermé pour mineurs délinquants. Si son juge approuve sa libération, il ira vivre en autonomie. Mais l’arrivée d’un nouveau jeune, William, va remettre en question son désir de liberté…
S’intéresser à une jeunesse en besoin d’amour mais privée de liberté dit tout de suite beaucoup de la maturité d’un film. Présenté au festival de Berlin, Le Paradis se distingue par son inventivité et son absence totale de compromis, une démarche qui porte souvent la signature de premiers essais personnels et pleins de fougue. Cette histoire d’amour compliquée ne se déroule donc pas à l’air libre, dans une chambre d’ado traditionnelle, dans la cour de l’école ou lors d’une soirée entre potes et cela la rend encore plus romantique, voire écorchée. Pour son premier long métrage, Zeno Graton fait preuve d’un jusqu’au-boutisme particulièrement touchant, dans cette façon de ne jamais céder la dimension poétique au sujet de société. C’est un film de cinéma qui a les allures d’une chanson d’amour mélancolique et rageuse, où les notes s’écriraient en se juxtaposant pour créer une mélodie complexe et entêtante. C’est le moment présent qui fait sens, les perspectives futures des personnages sont floues, alors autant ressentir l’instant dans son paroxysme. La tension surgit de la puissance des émotions provenant de l’enlacement des corps, du besoin d’être côte à côte en défiant les règles, de vivre une histoire d’amour impossible à réfréner.
Avant-première en présence de Zeno Graton, réalisateur, et de Khalil Gharbia et Julien De Saint-Jean, comédiens (sous réserve).
En collaboration avec le ciné-club Imago de la Maison Arc-en-Ciel
Date/heure
Date(s) - 09/05/2023
20:00 pm - 21:30 pm
Emplacement
Cinéma & Brasserie Sauvenière
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