Un enjeu humain important malmené !

Des responsables de l’Église semblent ignorer une réalité élémentaire :  gays et lesbiennes tombent aussi amoureux, comme les hétéros. Dès lors, qu’advient-il de cet amour, comment s’en réjouir et les accompagner dans la pastorale ? Et quand ils sont croyants catholiques, avec quelles modalités de prière peuvent-ils vivre leur lien au Christ, en Église ?

La CCL, Communauté du Christ Libérateur, qui rassemble de très nombreux chrétiens LGBT en Belgique a lu avec stupéfaction, grande tristesse et même colère, le récent communiqué de la Congrégation de la doctrine de la foi qui rejette toute bénédiction religieuse pour les couples homosexuels. Sans doute, certains chrétiens mal informés avaient-ils besoin de mieux comprendre que ce genre de prière n’est jamais assimilé au sacrement de mariage ! On aurait dû s’en tenir là !

À propos de ces bénédictions de leurs unions selon l’évolution ecclésiale actuelle promue par le Pape François, cette déclaration vient comme accroître avant Pâques la passion du Seigneur.

Ce Jésus, au lieu d’éloigner les gens, n’était-il pas accueillant envers toute personne quelque peu différente ? N’était-il pas aussi très proche de ceux et de celles qui parfois mis de côté restent cependant ses amis, tout en formant une cellule naturelle de rencontre et d’amour ? Certains, à Rome, auraient-ils déjà oublié les déclarations capitales de Vatican II qui a souligné l’importance du jugement ultime de chaque conscience ?

C’est dans cet esprit que des gays et des lesbiennes, très proches du Seigneur lui confient avec joie et confiance leur désir de faire vivre l’amour qui les unit et les ouvre aux autres.

Dans cette déclaration, plusieurs passages laissent encore transparaître une réelle méconnaissance des gays et des lesbiennes en les assimilant à des pécheurs, avec des préjugés anciens qui réclament une évolution des mentalités.

Malgré ces pensées désolantes, des gays et des lesbiennes continueront, « en conscience » et à juste titre de vivre un partenariat conjugal et parfois parental dans la certitude d’appartenir au Royaume de Dieu. Des pasteurs et ministres du culte continueront aussi « en conscience », à les accompagner et à demander avec eux au Seigneur, dans la prière, lumière et force pour s’engager dans un amour réciproque véritable.

Car bénir, c’est bien exprimer l’essentiel de la vraie vie souhaitée par Dieu.

Père José Davin sj